Le Président François Mitterrand rend visite aux officiers stagiaires de l’École de guerre où se déroule un forum intitulé « Quelle sécurité en Europe à l’aube du XXIe siècle. »
Devant les militaires réunis, le Président prononce une longue allocution dans un contexte très spécifique puisqu’une partie de l’opinion publique s’émeut du sort réservé aux réfugiés kurdes contre lesquels Saddam Hussein n’hésite pas à envoyer avions et hélicoptères. Beaucoup s’interroge à cette date sur l’après-guerre du Golfe alors que les troupes américaines se retirent progressivement d’Irak vers le Koweït et que le dictateur irakien est toujours au pouvoir.
Le Président français répond à sa façon.
Selon lui, la priorité de la défense française se situe dans l’élaboration d’une nouvelle défense européenne dans le respect de l’Alliance atlantique.
Il aborde néanmoins la question du «droit d’ingérence». sur le respect du droit international et le rôle du Conseil de sécurité pour le maintien de la paix. Il annonce le maintien des capacités de défense de la France et une prochaine loi sur le service militaire.
(…) le même droit international doit s’appliquer partout et à tous. Tant qu’il y aura deux poids et deux mesures dans l’application des résolutions des Nations Unies, aucun ordre international véritable ne naîtra, ou du moins on n’y croira pas.
(…) Pour la sécurité du monde en son entier, le Conseil de sécurité des Nations Unies doit représenter le pôle déterminant pour le maintien de la paix et le règlement des conflits. C’est là le commencement des temps nouveaux. Si les grandes puissances responsables ont la sagesse et la fermeté de s’y tenir, de le vouloir et de convaincre.
(voir dans la revue de presse, le Monde 13 avril 91, page 14 du fichier – le Monde reproduit longuement les passages du discours.