L’Institut François Mitterrand signale 1989, l’Elysée au pied du mur, un documentaire de Patrick Barbéris diffusé mardi 13 mars à 0h00 sur ARTE.
Quel rôle le président Mitterrand a-t-il joué dans le processus qui allait aboutir à la réunification allemande ? Vingt ans après, les polémiques laissent place à des réponses éclairantes. Une passionnante tranche d’histoire contemporaine.
Le 9 novembre 1989, des milliers d’Allemands de l’Est franchissent le mur de Berlin, qui symbolisait la fracture de l’Allemagne en deux États depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Quel rôle a joué François Mitterrand dans ce processus qui devait aboutir à la réunification des deux Allemagnes ? Pourquoi a-t-il rendu visite à Mikhaïl Gorbatchev après la chute du Mur ? Pourquoi s’est-il rendu en Allemagne de l’Est alors que le régime communiste venait de s’écrouler ? A-t-il vraiment tenté d’inverser le cours des événements ou poursuivait-il un autre dessein pour l’Europe, dont il assurait alors la présidence ? Que s’est-il vraiment passé entre Helmut Kohl et lui ? Vingt ans après, à partir d’entretiens avec les principaux acteurs et en s’appuyant sur les images d’actualité de l’époque, Patrick Barbéris revient sur les coulisses de cette histoire, ses enjeux, ses rebondissements, ses tractations et ses non-dits. Et si la réunification allemande avait représenté, pour le président français, une opportunité pour avancer vers la monnaie unique et l’Europe que nous connaissons aujourd’hui ?
Il n’y a pas eu de belles images
La presse a été unanime dans sa sévérité : en 1989, le président Mitterrand a dérouté l’opinion. Comme le reconnaît Sophie-Caroline de Margerie, qui fut sa conseillère pour les questions européennes, « il n’y a pas eu de belles images. Il n’y a pas eu l’équivalent de Kohl et Mitterrand la main dans la main, ni du ‘Ich bin ein Berliner’ (ndlr : prononcé par John Kennedy en 1963). Mais il y a eu une politique », ajoute-t-elle. Au-delà des actes symboliques et des exigences de la communication, c’est cette vision et sa mise en oeuvre qui sont rappelées ici, grâce aux témoignages des principaux acteurs de ces événements, des deux côtés du Rhin, dont Roland Dumas, alors ministre des Affaires étrangères, et son homologue de la RFA Hans-Dietrich Genscher.