Antoine Idier est le lauréat 2011-2012 du prix de publication de l’IFM pour son mémoire intitulé Les alinéas au placard. L’abrogation du délit d’homosexualité (1977-1982).
Vous êtes le lauréat du prix de l’IFM. Une belle surprise ?
Une très heureuse surprise ! C’est toujours un plaisir de savoir son travail apprécié et lu en dehors des membres de son jury ou de ses amis. Et d’autant plus quand la distinction provient de l’Institut François Mitterrand.
Sur quoi portent vos recherches ?
Ce mémoire de recherche porte sur ce que l’on a appelé, plus moins justement, la « dépénalisation de l’homosexualité ». En 1981-1982, à la suite de l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, disparaissent les dernières mesures réprimant l’homosexualité. La plus emblématique d’entre elles est la disparition – par une loi votée le 27 juillet 1982 et promulguée le 4 août – de l’article 331 alinéa 2 du code pénal qui créait un « délit d’homosexualité ». Mon mémoire retrace la manière dont des militants gays, des avocats et des hommes politiques ont apporté et imposé dans le champ politique les revendications pour « dépénaliser » l’homosexualité.
Quelles sources et archives avez-vous utilisé ?
Des sources variées permettent de retracer précisément les mouvements qui, à partir de 1977, conduisent à ces changements législatifs majeurs. Ce sont d’une part, des archives : archives de militants et d’avocats, archives d’hommes politiques, archives du ministère de la justice. D’autre part, ce travail est complété par une vingtaine d’entretiens avec des protagonistes de cette dépénalisation.