Élu depuis une centaine de jours, le président polonais Lech Walesa effectue l’une de ses premières à l’étranger en France. Il rencontre à cette occasion les représentants du patronat français, le Premier ministre Michel Rocard et dîne à l’ Élysée. Il se dit préoccupé par la situation économique de son pays, qui sort difficilement de l’économie communiste. Pour lui, la lutte pour l’indépendance de la Pologne se déroule maintenant sur ce terrain.
François Mitterrand répond à ses inquiétudes. Il l’assure que la France aidera la Pologne dans «cette transition vers l’Etat de droit, la démocratie, le marché ouvert» et quel sera à l’avenir un « partenaire privilégié » pour Paris.Il revient aussi sur le parcours de son hôte.
« Songeons à la situation qui prévalait il y a dix ans à peine. Vous étiez alors interné mais vous portiez déjà l’espoir de votre peuple, l’Europe toute entière l’avait compris. J’émettais, pour ma part, juste après les événements de décembre 1981 en Pologne, le souhait que l’Europe sortît enfin de l’ordre dit « de Yalta ». tout en tenant compte des prudences dans la démarche qu’impose l’histoire. »