Paul Guimard eut tout au long de sa vie deux passions, la mer et l’écriture. Ce breton grand et massif était né le 3 mars 1921 à Saint-Mars-la- Jaille (Loire-Atlantique). Après des études à Nantes, Paul Guimard débute sa vie professionnelle comme journaliste en animant à la radio « La tribune de Paris » où il invitait des hommes politiques. Sa carrière littéraire commença en 1956, avec un premier roman, « Les faux frères ». Le succès fut immédiat : le livre remporte le grand prix de l’Humour. Un an plus tard, « Rue du Havre » fut couronné par le prix Interallié. Membre du jury de ce prix à partir de 1960, Paul Guimard fut également éditeurconseil chez Hachette et éditorialiste à l’hebdomadaire « L’Express », de 1971 à 1975. En 1962, il fit le tour du monde à bord du voilier La Constance et tient en direct son journal de bord pour une émission de la radiodiffusion française, « Cap à l’Ouest », qu’il poursuivit en dépit d’un grave accident qui le cloua au lit en 1963. Cette expérience lui inspira son ouvrage le plus connu, « Les choses de la vie » paru en 1967 et adapté au cinéma par Claude Sautet avec Romy Schneider et Michel Piccoli.
Vers 1965, François Mitterrand, qui appréciait ses livres, demanda à rencontrer Paul Guimard. Il participa alors à toutes les campagnes électorales et cette complicité devait amener l’écrivain peu familier des antichambres gouvernementales, à rejoindre l’Elysée en 1981.
Le marin ne se voyait pas longtemps « amarré au même port ». C’est en pensant au romancier et à l’homme de radio, que François Mitterrand le choisit pour siéger en 1982 à la Haute Autorité de l’audiovisuel. De l’avis des membres de cette institution qui partait de zéro, Paul Guimard excellait par son sens de la mesure et sa distance. Dans une interview donnée au Journal du Dimanche, il rappelait, le 29 août 1982, que « la télévision n’est pas le directeur de conscience des Français. C’est une entreprise de spectacle, de culture et d’information ». Il ajoutait : « le Président souhaite que les programmes soient variés, équilibrés. Et que l’on casse cette image selon laquelle la télévision serait forcément une émanation du pouvoir ». La Haute Autorité devait être dans ce but une « écluse ».