Les îles Malouines sont un archipel désolé de l’Atlantique Sud, composé de 200 îlots, aujourd’hui peuplé d’à peine 2000 habitants, essentiellement des éleveurs de moutons. Elles ont appartenu à l’Espagne puis à l’Argentine avant de devenir colonie britannique sous le nom d’îles Falkland en 1833.
Au début des années 1980, les généraux à la tête de l’Argentine décident de restaurer leur popularité en mettant à exécution la vieille revendication nationale sur cet archipel. Ils sont convaincus que les Britanniques, aux prises alors avec de graves difficultés économiques, n’oseront pas riposter.
Le 19 mars 1982, ils plantent le drapeau argentin sur l’île de Géorgie du Sud, à quelques centaines de kilomètres au sud-est de l’archipel. Le 2 avril 1982, 5 000 militaires entrent à Port-Stanley et en chassent la petite garnison britannique. Le Premier ministre britannique Margaret Thatcher réagit avec une fermeté qu’ils n’attendaient pas. Elle écarte d’emblée toute idée de négociation et fait de la reconquête de cet archipel, à 15.000 kilomètres de Londres, une question de principe. Les efforts du secrétaire d’Etat américain, Alexander Haig qui commence à faire la navette diplomatique pour concilier les deux pays, tous deux alliés des États-Unis, ne la feront pas fléchir. Dès le 3 avril, le Conseil de sécurité des Nations unies, à la majorité de dix voix contre une (Panama), la Chine, l’URSS la Pologne et l’Espagne s’abstenant, donne raison aux thèses anglaises et appelle à une négociation après retrait des forces d’invasion.
Les hostilités commencent les 24 et 25 avril par la reprise de la Géorgie du Sud. Les opérations militaires se transporteront ensuite au coeur même de l’archipel. Elles dureront jusqu’au mois de juin et se concluront par un accord entre Londres et Buenos Aires, le 14 juillet. Le bilan humain de ces sept semaines de guerre est élevé : 712 morts du côté argentin (deux mille blessés et disparus), 293 morts du côté britannique. Les pertes matérielles (navires et avions) sont également importantes.
En visite en Côte d’Ivoire, le 23 mai, François Mitterrand réaffirme la position qu’a pris la France depuis le premier jour : « Notre solidarité avec la Grande-Bretagne ne doit pas être mise en doute, déclare-t-il à Yamoussoukro. C’est là notre première obligation. Et cependant, la France doit rechercher autant qu’il lui sera possible à préserver des amitiés, des intérêts et la communauté historique qui la lie à l’Amérique latine, aux peuples d’Amérique latine. Au point où nous en sommes, la France sera toujours un partisan résolu du retour à la paix dans le respect du droit. Ce qui veut dire que tout ce qui pourra être dit et fait pour qu’au plus tôt, dans le respect du droit, les combats cessent, cela sera fait par la France. Mais nous ne le ferons pas par complaisance pour l’un ou l’autre, nous le ferons parce que le retour à la paix dans le respect du droit c’est une ligne constante de la diplomatie française. »