INSTITUT PIERRE MAUROY, Jeudi 14 octobre de 14h30 à 17h30, Fondation Jean Jaurès, 12 Cité Malesherbes à Paris (salle Pierre Mauroy)
Il y a quarante ans, le 21 mai 1981, après l’élection de François Mitterrand le 10 mai à la présidence de la République, Pierre Mauroy était nommé Premier ministre. Il restera en fonction jusqu’au 17 juillet 1984. Au cours de ces trois ans, alors que la gauche n’avait pas gouverné le pays plus de six ans après la Libération, c’est une « avancée historique » qui va s’écrire dans la durée, comme l’analyse Pierre Mauroy lui-même dans son ouvrage « À gauche »2, rappelant qu’il est l’unique Premier ministre d’un gouvernement d’union de la gauche.
La tâche ne sera pas toujours aisée, mais de grandes réformes sociales, sociétales et culturelles seront adoptées qui demeurent dans toutes les mémoires : la retraite à soixante ans, les trente-neuf heures, la cinquième semaine de congés payés, les lois Auroux en faveur des droits des travailleurs, la création de l’impôt sur la fortune, les nationalisations, la loi sur l’égalité professionnelle, le remboursement de l’IVG ou encore l’abolition de la peine de la peine de mort. Citons aussi le prix unique du livre, la libération des ondes, la fête de la Musique et l’Opéra Bastille.
La décentralisation restera, comme Pierre Mauroy le dit lui-même, « la grande affaire du septennat », celle qui lui tient à coeur et qui a radicalement transformé l’organisation territoriale de la France. Il y aura aussi ce qu’on a appelé « la politique de rigueur », symbolisée par le blocage des prix et des salaires, suivie en mars 1983 de l’affaire de la sortie du système monétaire européen (SME) où sa passion de l’Europe l’emportera sur « les visiteurs du soir ». En revanche, il échouera à faire adopter un projet de loi sur « un grand service public unifié et laïque de l’éducation nationale ». François Mitterrand acceptera sa démission en juillet 1984, ce qui lui laissera « un certain sentiment de vide »3 mais aussi celui d’avoir écrit une « belle page pour la gauche » et d’avoir « changer la vie ».
PROGRAMME
Ouverture par Bernard DEROSIER et Michel THAUVIN, co-présidents de l’IPM
Mot d’accueil : Henri NALLET, président de la Fondation Jean Jaurès
Modérateur : Thierry PFISTER, conseiller de Pierre Mauroy à Matignon
Introduction : Jean-Marc GUISLIN, agrégé de l’Université, professeur émérite de l’Université de Lille, ancien directeur de la Revue du Nord.
Avec :
• Jean AUROUX, ancien ministre du Travail dans le gouvernement Mauroy, ancien maire de Roanne, fondateur de la Fédération des Maires des Villes Moyennes (devenue Villes de France)
• Edwige AVICE, ancienne ministre déléguée à la Jeunesse et aux Sports et au Temps libre dans les gouvernements Mauroy
• Jean-Louis BIANCO, ancien secrétaire général de l’Élysée
• Patrick LE HYARIC, ancien directeur de L’Humanité, ancien député européen, ancien collaborateur d’André Lajoinie, président du groupe communiste à l’Assemblée nationale en 1981
Christophe BIEBER, chargé de mission à l’Institut François Mitterrand.
Conclusion : Thierry PFISTER