1992/2022 Maastricht, un legs mitterrandien
Résumé : François Mitterrand était d’abord un patriote et c’est cet amour de la France qui explique son engagement européen.
Il le conçoit non comme un choix idéologique mais stratégique, comme le moyen de préserver l’existence et l’indépendance de notre pays dans un monde soumis à la loi des empires. S’il ne perdra jamais de vue le but à atteindre – une Europe politique – il ne se fera jamais aucune illusion sur les conditions à réunir pour y parvenir. C’est à cette aune qu’il faut juger de ses choix et notamment de celui de Maastricht qui, loin de se limiter à la monnaie unique, ouvre alors la voie à de nouvelles politiques communes, notamment en matière sociale, de défense ou de justice. Maastricht sera à la fois l’aboutissement de l’effort de relance européenne rendu possible par la détermination française et l’occasion d’un renforcement de l’intégration rendu indispensable par l’effondrement de l’URSS. Le bilan économique qu’il est aujourd’hui possible d’en tirer est loin enfin de justifier la violence des critiques qu’il concentre.
La défiance d’une partie de l’opinion vis à vis de l’Union européenne souligne en revanche les défaillances des politiques mises en place au cours des vingt dernières années à réellement prendre en compte les besoins de justice et de protection exprimées par les catégories populaires, bien que le Traité eut jeté les premiers fondements d’une Europe politique et sociale restée depuis lors à l’état d’ébauche.