Du 30 novembre au 1e décembre 1981, François Mitterrand effectue un voyage officiel en Algérie. Après la visite de Valéry Giscard d’Estaing en avril 1975, il est ainsi le second Président de la République française à se rendre dans ce pays depuis l’indépendance algérienne en 1962. La visite de 1975 n’avait pas permis d’améliorer suffisamment les relations politiques entre Paris et Alger qui restaient difficiles. En revanche, après le voyage de 1981, on observe :
– la conclusion de nombreux accords de coopérations ;
– le développement des relations économiques ;
– l’amélioration des échanges, notamment plusieurs visites des Premiers ministres et ministres ;
– et, au plus haut niveau, les nombreuses visites des Présidents français et algériens dans l’un et l’autre pays (nov.-déc. 1981, mai et déc. 1982, nov. 1983, oct. 1984, jan. 1987, mars 1987, mars 1989, déc. 1990).
L’ambition de la France, tout en gardant d’excellents rapports avec le Maroc, était d’avoir une relation dense et forte avec l’Algérie. En 1981, l’Algérie est considérée comme un pays important du tiers-monde, proche géographiquement et historiquement de l’hexagone. De nombreux Français et Algériens vivent d’ailleurs dans l’un et l’autre pays. Avec l’Algérie, il s’agit donc de renforcer les liens économiques, l’aide au développement et les relations diplomatiques. Grâce à ces relations politiques et surtout économiques, le gouvernement français espère renforcer la stabilité du régime et aider l’instauration d’un gouvernement démocratique.
À la fin des années quatre-vingt, au moment où l’Algérie s’engage progressivement dans un processus de démocratisation, les relations franco-algériennes se sont considérablement réchauffées comme en témoigne la photo ci-dessus où François Mitterrand et le Président Chadli s’entretiennent à Tipaza, au bord de la Méditerranée, en mars 1989.
À partir de 1990 et surtout 1991, les relations avec l’Algérie prennent une autre tournure, ce pays entrant alors dans une période de guerre civile.
Ajoutons qu’en novembre 1981, dès son arrivée à Alger, François Mitterrand fit un geste symbolique fort en s’inclinant devant la tombe de Houari Boumédienne, inhumé dans le carré des martyrs, deuxième président algérien, successeur de Ben Bella, et l’un des militants et combattants de l’indépendance.
L’INA a conservé la trace de ce voyage 1981 dont le journal télévisé a rendu compte.