L’Institut François Mitterrand salue la mémoire de Roland Dumas, dont la vie et la carrière incarnent le dévouement à François Mitterrand et à son action.
Né le 23 août 1922 à Limoges, Roland Dumas s’engage très tôt dans la Résistance face à l’occupation nazie. C’est là l’événement fondateur qui marque le début d’une vie dédiée à la défense des droits et des libertés.
Dès la Quatrième République, il se distingue comme jeune député, et témoigne bientôt d’une fidélité amicale, personnelle et politique indéfectible à François Mitterrand, dont il est d’abord l’avocat. Leur relation, tissée dans les tumultes institutionnels de la fin des années 1950 et du début des années 1960, perdure tout au long de leurs carrières politiques respectives. La loyauté en est le maître-mot.
Ministre délégué aux Affaires européennes (1983-1984), porte-parole du gouvernement (1984), ministre des Relations extérieures (1984-1986) et enfin ministre des Affaires étrangères avec le rang de ministre d’État (1988-1993), Roland Dumas s’illustre par un engagement sans faille au service de la diplomatie mitterrandienne, sillonnant le monde, faisant preuve d’un sens aigu de la négociation et d’une capacité éprouvée à faire face à des sujets majeurs, dont la fin de la guerre froide et la réunification de l’Allemagne. Dans ce domaine, sa relation de confiance avec Hans-Dietrich Genscher, son homologue allemand, a été déterminante en 1989-1990 en complément de l’exceptionnelle relation Mitterrand-Kohl, surtout au moment de la négociation 2 + 4 du traité d’unification.
Premier président de l’Institut François Mitterrand, de 1996 à 1999, Roland Dumas – alors président du Conseil constitutionnel – confirme, par-delà la disparition du président de la République, sa fidélité à l’œuvre et désormais à l’héritage mitterrandiens.
Nos pensées vont à sa famille et à ses proches.
Jean Glavany, président de l’Institut François Mitterrand