J’apprends avec une grande tristesse et une profonde émotion la disparition, à l’âge de 70 ans, de Joëlle Jaillette. Joëlle fut pendant presque vingt ans une des secrétaires particulières de François Mitterrand, avant 1981 au Parti Socialiste, pendant ses deux septennats et même au-delà, pendant les quelques mois où l’ancien président disposait d’une petite équipe avenue Frédéric Le Play. Originaire de la Nièvre, de Brassy précisément, petite commune près du lac de Chaumeçon dans le Parc naturel du Morvan, où ses parents tenaient un petit hôtel-restaurant que François Mitterrand aimait à fréquenter, elle fut embauchée, après un premier emploi dans l’entreprise d’André Rousselet, au siège du PS au milieu des années 70, affectée au secrétariat des organismes centraux auprès de Françoise Seligman, avant de rejoindre le secrétariat du Premier Secrétaire en 1978. En mai 1981, Joëlle fut nommée au secrétariat particulier du Président de la République à l’Élysée, secrétariat dont elle assuma la responsabilité avec Marie-Claire PAPEGAY, Christiane DUFOUR et Paulette DECRAENE. Elle en était la benjamine. D’une très grande ardeur au travail, d’un dévouement exemplaire, d’une simplicité et d’une gentillesse remarquables, elle a exercé ses fonctions avec un grand professionnalisme. J’ai travaillé une dizaine d’années à ses côtés, dans une quotidienneté amicale et intime et une confiance absolue. Je me souviens, avec émotion de nos échanges affectueux du lundi matin où nous comparions les performances, la veille, de nos fils rugbymen, ou de sa très grande disponibilité chaleureuse quand j’avais besoin d’un renseignement sur une personnalité, un événement ou un lieu de la Nièvre…
L’Institut François Mitterrand pleure aujourd’hui celle qui fut aussi un des piliers du début de son histoire, dès sa création puisqu’elle l’avait rejoint en 1996, jusqu’à sa retraite, qu’elle prit évidemment dans sa Nièvre natale et où elle luttait courageusement contre la maladie. Nous lui en gardons une très grande reconnaissance.
Au nom de l’Institut François Mitterrand, j’adresse à son mari, Jean-Jacques, à leur fils et toute leur famille, mes condoléances très attristées et l’expression de ma solidarité amicale.
Jean Glavany
Ancien Ministre
Président de l’Institut François Mitterrand