Avec la disparition de Gilles Ménage la ville de Jarnac a perdu un des chevaliers de l’histoire et de la mémoire du Président François Mitterrand.
Arrivé à Jarnac en 2005 en tant que Secrétaire Général de l’Institut François Mitterrand et alors que la municipalité venait d’acheter la maison natale, Gilles Ménage s’est engagé corps et âme pour rendre possible l’ouverture au public de la maison familiale de la famille Mitterrand.
Après différentes phases de travaux menées au début conjointement avec la municipalité de Jarnac, l’Institut François Mitterrand a racheté à la municipalité, pour l’euro symbolique, l’ensemble immobilier afin d’en faire un lieu de mémoire, d’expositions et d’archives.
La maison natale a certainement été certainement sa dernière grande aventure politique. II a réussi à faire revivre cette maison, son atmosphère, ses odeurs. Il devait sans doute avoir en mémoire cette phrase du Président quand ce dernier évoquait la maison de son enfance :
« Je crois qu’il existe peu d’endroit comme celui-ci où les choses durent tandis que tout autour le monde se transforme si vite ».
L’engagement de Gilles Ménage, cet attachement à Jarnac, cette fidélité, peut-être lié à un soupçon de nostalgie, a été partagé, me semble-t-il, par un grand nombre de ministres et de collaborateurs du Président.
Je retrouve également assez régulièrement cette ferveur dans les cérémonies d’anniversaire chaque année pour le 8 janvier. Ces dernières, suivant l’actualité politique, étaient plus ou moins suivies, mais là encore Gilles Ménage, en tant que chef d’orchestre, a toujours mené ces journées de main de maître.
L’Institut François Mitterrand et Gilles Ménage en devenant propriétaires de la maison natale ont non seulement pu la rénover entièrement, mais aussi la sacraliser en quelque sorte et peut-être devenir un futur lieu fédérateur.
Gilles Ménage venait très régulièrement à Jarnac où il avait pris ses habitudes, il était devenu une silhouette familière dans les rues autrefois arpentées par François Mitterrand.
Gilles était devenu un Jarnacais d’adoption.
Jérôme Royer