C’est à l’observation « in vivo » d’un épisode des plus récents de la construction européenne que nous convie Alain Lamassoure dans l’ouvrage « Histoire secrète de la Convention Européenne » qu’il vient de publier aux Éditions Albin Michel.
Député européen, membre de la Convention, il lève le voile pour le lecteur sur les péripéties de cette tentative historique, sur notre histoire en gestation, à chaud, au moment même où elle se fait. Il nous y guide pas à pas, avec sobriété, méticuleusement quand même on sent la passion de l’homme pour la cause européenne à sa manière de tout noter, de tout peser, de tout raisonner, avec tact.
Deux points de départ : le Conseil européen de Nice et la session du Parlement européen de décembre 2000. C’est en ces deux occasions que l’idée de donner à l’ Europe une Constitution, élaborée par une convention démocratique, s’inscrit dans les nécessités liées, entre autres, à l’élargissement à venir.
La Convention présidée par Valéry Giscard d’Estaing s’installe le 28 février 2002. Elle a un objectif, elle se donne une méthode. C’est d’abord la « phase d’écoute » qui se déroule jusqu’en juillet 2002 avant de s’engager dans la réflexion proprement dite.
Dès le mois de février 2003, après la publication par le Præsidium d’un premier train de seize articles, le débat s’engage sur le fond. Il est émaillé de négociations, de débats, de querelles, de rencontres tâtonnantes. Alain Lamassoure retrace tous ces épisodes : les coups d’arrêt, les rebondissements, les moments de crises, les désaccords, puis les convergences, les critiques mais aussi les enthousiasmes.
Le 16 avril 2003, le président de la Convention, Valéry Giscard d’Estaing, présente le texte auquel sont parvenus les Conventionnels.
Le 13 juin 2003, le projet de Constitution est achevé. Le 20 juin 2003, le Conseil européen de Thessalonique entérine son projet de texte. Une porte s’ouvre.