« Comme vous le voyez, la France, de grand coeur, vous souhaite la bienvenue. Elle accueille en vous et le souverain et le chef de l’Eglise catholique. Fortes et multiples sont les familles d’esprit qui dialoguent qui se confrontent au sein de la nation française. Notre loi, notre devoir et notre volonté s’accordent à préserver comme un bien très précieux la liberté pour chacun de croire et de vivre sa foi, ou de servir son idéal, dans le double respect de la communauté qu’ensemble nous formons et de l’Etat qui la rassemble.
Saluer en votre personne l’institution qui a si profondément, si intimement marqué l’histoire universelle et particulièrement l’histoire de mon pays, et qui reste une source vive où tant des nôtres continuent de puiser leurs raisons d’espérer est pour moi la plus simple façon d’honorer celui qui la conduit et porte, au plus haut, son message. Mais la France accueille aussi ici et en ce jour, l’homme qui se fait l’apôtre de grandes causes qui donnent à la vie son sens, la paix, la solidarité, la justice. La paix, jamais acquise, menacée de tous côtés, par la volonté de domination, par l’âpreté des intérêts et par l’intolérance, menacée par l’iniquité qui sépare de plus en plus les peuples riches des peuples pauvres, menacée par le surarmement des plus puissants, a besoin d’être secourue, soutenue, défendue, au-delà du nécessaire et difficile équilibre des forces par la vigilance des peuples en péril. Votre voix, Très Saint Père, va loin dans la conscience des hommes.
Ce qu’elle dit est entendu et par ceux qui croient comme vous et par ceux qui ne croient pas, chaque fois qu’elle rappelle, et vous n’y manquez pas, qu’elle rappelle et qu’elle condamne l’injustice sociale, l’insolence des privilèges, la ruine des droits de l’homme dans un monde où l’on voir trop d’individus, de familles, de groupes sociaux, de races, de peuples et de nations livrés à la violence de l’oppression et de la haine. »