L’UDSR : un observatoire privilégié de la gauche non communiste de l’après-guerre (1944-1947)
« Je ne considère pas cette adhésion comme un événement marquant de ma vie politique. » [[F. Mitterrand, Mémoires interrompus, Paris, Odile Jacob, 1996, p. 171.]], affirme François Mitterrand dans ses Mémoires interrompus à propos de son entrée dans l’Union démocratique et socialiste de la Résistance au début de l’année 1947.[[C’est en effet en 1947 et non en 1945 – comme le laisse entendre la question de G.-M. Benamou – que François Mitterrand, devenu entre-temps ministre des Anciens combattants, donne son adhésion à l’UDSR.]] Si l’on suit le président défunt et la plupart de ses biographes, son passage à l’UDSR n’aurait que peu de signification. Choix par défaut, il n’était pour lui qu’un simple moyen, un tremplin au service d’une ambition politique.[[C’est Franz-Olivier Giesbert qui exprime cette thèse de la manière la plus radicale : « Il est sûr […] que Mitterrand ne pouvait être attiré par l’UDSR pour elle-même. Qu’était-elle, en effet, sinon un parti saugrenu comme on put seulement en improviser dans ce charivari que fut l’après-Libération. On y trouve de tout, en 1946. Des Gaullistes […]. Des socialistes […]. Des modérés, enfin […]. La politique française, pourtant riche en inventions, donna rarement naissance à pareil bric-à-brac. » in François Mitterrand ou la tentation de l’histoire, Paris, Seuil, 1977, p. 91.]]
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