La Lettre n°44

Chômage. Ce mot et la réalité sociale qu’ils recouvrent sont, depuis le milieu des années soixante-dix, la préoccupation principale des Français.[Le « Baromètre des préoccupations des Français » publié en mai 2012 par TNS-Sofres fait du chômage la première préoccupation des Français, loin devant le pouvoir d’achat (78 % contre 52 %). La lecture de ces enquêtes mensuelles confirme l’importance de la thématique en dépit de quelques variations. BVA indique ainsi que le chômage est la préoccupation première depuis la fin des années 1970 à l’exception des années 200-2003 où, effectivement, la situation de l’emploi en France s’était améliorée. Dans les années 2004-2007, le chômage reste fort mais inférieur au taux de préoccupation actuel. Cf. TNS-Sofres, [Baromètre des préoccupations des Français – mai 2012, mai 2012, consulté le 18 juin 2013 ; BVA, L'opinion en question : l'emploi, janvier 2004, consulté le 18 juin 2013.]] Progressivement, le chômage s’est imposé au cœur du débat politique. C’est sans surprise que l’historien constate qu’en 1981, lors de la campagne présidentielle, les deux candidats s’étaient affrontés durement sur le terrain économique, chacun affirmant qu’il améliorerait la situation de l’emploi en France. Les 110 propositions du candidat Mitterrand[Les 110 propositions ont été utilement publiées sur le site de l’OURS. Office universitaire de recherche socialiste, [1981 : les 110 propositions, consulté le 18 juin 2013.]] font d’ailleurs une large part aux questions économiques. Dans l’émission télévisée Carte sur table du mois de mars 1981, le candidat sera d’ailleurs longuement interrogé sur l’emploi : « un problème majeur »[[Archives IFM, Cartes sur table, émission de J-P Elkabbach & A.Duhamel, M. François Mitterrand, lundi 16 mars 1981.]] pour le futur président de la République.