Quel triste paysage politique en ce printemps 2009, surtout après ces élections européennes, pour tous ceux militants, amis, électeurs qui s’étaient reconnus dans la démarche et l’action de François Mitterrand dont nous entretenons, ici à l’Institut, l’actualité et le souvenir vivant, et qui attendent aujourd’hui autre chose pour la France que ce à quoi nous assistons.
Nous n’avons pas la prétention de savoir plus que d’autres ce qui devrait être fait, et par qui, pour que le Parti Socialiste, s’appuyant à nouveau sur une analyse de la réalité internationale européenne et française, propose une politique qui réduirait les inconvénients de la mondialisation et tout en tirant parti de ses avantages et de ses potentialités ; qui préciserait sa propre conception nécessaire de la métamorphose écologique des prochaines années; qui clarifierait ce qui peut se faire au niveau européen et ce qui doit être conduit au niveau national ; qui ferait ainsi entendre de toute la gauche et couronnerait cette démarche de reconstruction par le choix, le moment venu, d’un candidat ou d’une candidate crédible qui saura parler à tous les Français.
Ce que nous pouvons faire, en revanche, c’est donner la parole à diverses personnalités de gauche qui entendent contribuer à ce débat urgent qu’aucun tabou ne doit étouffer.
Nous allons leur demander comment ils analysent la situation actuelle de la gauche ; si on peut encore tirer des leçons utiles de ce qu’avait fait François Mitterrand dans son contexte historique ; et ce qu’ils suggèrent maintenant. Nous commençons dans ce numéro par un entretien avec Paul Quilès qui développe sa propre vision, originale et forte.
D’autres interviews suivront dans les prochaines « Lettres ». Les analyses et les propositions pourront se contredire ; elles nous enrichirons ainsi en attendant le moment de la synthèse et des choix stratégiques.