Plutôt que d’anticiper sur des options qu’il appartient au conseil d’administration de définir et que nos lecteurs découvriront dès la rentrée avec un éditorial d’Hubert Védrine, les rédacteurs de la Lettre ont pensé bien faire en consacrant ce numéro au congrès d’Epinay.
Le “congrès de l’unité socialiste” appartient désormais au passé; il appartient à l’Histoire, “pour ne pas dire à la préhistoire”, si je puis me permettre cet emprunt à François Hollande. C’est vrai; mais il en est un des grands moments. Le ressourcement d’Epinay reste un exemple que, trente ans après, on peut encore méditer avec profit et qui, en un temps où la pensée socialiste donne parfois l’impression de plier au gré des circonstances, peut encore servir de référence.
Vous trouverez dans ce numéro, avec le bel article que Raymond Barrillon a signé le 15 juin 1971 et que le “Monde” nous a permis de reproduire, les témoignages inédits de deux des protagonistes de l’évènement: Pierre Mauroy, qui s’est aimablement prêté aux contraintes de l’interview pour confier ses souvenirs à Jean-François Mary, et Jean-Pierre Chevènement, qui nous autorise à vous donner la primeur de quelques pages extraites d’un ouvrage auquel il travaille en ce moment.
On pourra se convaincre, enfin, en lisant le compte rendu de l’excellente étude de Rémi Darfeuil sur “la mémoire du mitterrandisme au sein du parti socialiste”, que le retour aux sources auquel vous êtes conviés peut n’être pas entièrement inutile.