Ce 2 avril, où j’écris cet éditorial pour la lettre, il est raisonnablement permis d’espérer que les 22 avril et 6 mai prochain, un socialiste, François Hollande, sera élu président de la République, pour la première fois depuis 1988 grâce aux voix de tous ceux, à gauche et au-delà, qui veulent tourner la page du quinquennat de Nicolas Sarkozy et repartir sur de nouvelles bases. Ainsi serait tenue la promesse faite par François Hollande à Jarnac le 8 janvier : « François Mitterrand a été jusque là le seul président socialiste élu président au suffrage universel… Je ne voudrais pas le laisser plus longtemps seul dans cette situation… »
Cependant la campagne va être très dure et les suffrages âprement disputés jusqu’au dernier moment.
Nous, ici, à l’IFM, qui n’avons cessé de rappeler et d’expliquer l’action de François Mitterrand – et c’est vrai aussi des amis de l’IFM et des abonnés à la Lettre et de tous ceux qui consultent notre site – ne pouvons que nous réjouir de la place de François Mitterrand dans cette campagne. François Hollande s’y réfère à chacune de ses grands interventions, meetings ou émissions et encore, récemment, à propos de la décentralisation, l’Europe, ou la culture. François Mitterrand est redevenu une référence fédératrice. C’est à la fois juste et intelligent même quand Nicolas Sarkozy et ses porte-parole l’attaquent, ou font son éloge pour déprécier ses successeurs, ils ne font que mettre en évidence sa stature qui grandit encore avec le temps.
Pendant cette campagne c’est le François Mitterrand candidat, stratège, tribun qui nous vient chaque jour à l’esprit. Ensuite si les Français le veulent, c’est François Mitterrand président que la nouvelle équipe devra avoir à l’esprit et dont elle pourra s’inspirer. Ainsi que d’autres références plus anciennes du parti socialiste, Blum ou Mendès. Et un autre chapitre remarquable, et plus récent, celui du gouvernement Jospin.
Mais ne surchargeons pas François Hollande de réminiscences historiques. La situation, le contexte, sont radicalement nouveaux. François Hollande sera donc lui-même.