Un des plus anciens compagnons de François Mitterrand vient de nous quitter. François Mitterrand et Georges Beauchamp fréquentaient tous deux dans les années 30 la faculté de droit, mais ne se connaissaient guère que de vue. C’est pendant la guerre que les deux hommes se sont rapprochés grâce à l’expérience commune de la clandestinité. Georges Beauchamp a appartenu au Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés aux côtés de François Mitterrand. Les deux hommes ne se quitteront plus.
À la Libération, Georges Beauchamp prend la succession de François Mitterrand à la tête du journal L’homme Libre. Il renoua quelques temps, avec la SFIO, à laquelle il avait adhéré avant la guerre, puis rejoignit en 1947 François Mitterrand, dès que ce dernier fut nommé ministre des anciens combattants dans le gouvernement Ramadier. Georges Beauchamp fera partie de la plupart de ses cabinets sous la IVe République. Il était membre de l’UDSR, dont il occupait les fonctions de secrétaire général, lorsque éclatèrent les évènements de mai 1958.
Georges Beauchamp commença alors une nouvelle carrière dans la publicité, sans ralentir son activité politique. Il se rapprocha du Parti socialiste autonome, issu d’une scission d’avec la SFIO sur la question algérienne, pour aider ensuite François Mitterrand à lancer la Ligue pour le combat républicain, au sein de laquelle se retrouvèrent nombre d’anciens de l’UDSR. Il exercera de la même manière des responsabilités à la Convention des institutions républicaines et au Parti socialiste.
Après la victoire de 1981, Georges Beauchamp fut un vice-président du Conseil économique et social, loué pour sa finesse et sa profonde sensibilité. Pendant une grande partie de sa vie, cet ami de François Mitterrand a mené une action politique faite de constance et de passion pour la chose publique. Georges Beauchamp était, jusqu’en 2003, membre du conseil d’administration de l’Institut François Mitterrand.