Louis Mermaz était à la fois un homme de grande culture et un homme d’Etat dont la vie politique a été profondément marquée du sceau de la fidélité.
Il était agrégé d’histoire et les mémoires qu’il a publiés sont un puits intarissable d’informations et de précisions méticuleuses sur les 60 ans de la vie publique contemporaine qu’il a vécue aux premières loges. Le fonds qu’il a légué récemment aux Archives nationales et le colloque qu’il avait organisé à cette occasion sont des témoignages précieux à disposition des chercheurs.
Louis Mermaz était aussi un homme d’Etat qui a exercé les plus hautes responsabilités, maire de Vienne, député et président du Conseil général de l’Isère, sénateur, plusieurs fois ministre et, surtout, président de l’Assemblée nationale entre 1981 et 1986. Dans chacune de ces fonctions, ce fin lettré a fait preuve d’un grand sens de l’Etat et d’une hauteur de vue remarquable.
Toute la vie publique de Louis Mermaz a été marquée du sceau de la fidélité à François Mitterrand, dès l’UDSR dans les années 1950, puis à la Convention des institutions républicaines et, enfin, au Parti socialiste, participant dans le premier cercle du candidat aux trois campagnes présidentielles de 1965, 1974 et 1981 . Ce compagnon de route comptait parmi les « fidèles des fidèles » de l’ancien Président.
J’ai servi dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy aux côtés de Louis Mermaz qui m’a toujours témoigné une amitié chaleureuse d’un grand frère protecteur à qui je resterai toujours reconnaissant. En mai dernier, je lui avais demandé de conclure la soirée du banquet annuel de l’Institut François Mitterrand et son discours émouvant, bouleversant à certains égards, restera gravé dans la mémoire de tous les présents.
J’adresse à Annie et à sa famille déjà marquée par tant de drames douloureux mes condoléances très attristées et mes pensées personnelles affectueuses et très chaleureuses.
Jean Glavany
Président de l’Institut François Mitterrand