En mars 1986, Marguerite Duras force la porte de l’Élysée. Elle souhaite rencontrer le Président. Celui-ci accepte ; il connaît l’écrivain depuis la guerre.
De cette rencontre va naître une série d’entretiens très riches au cours desquels les questions les plus diverses sont abordées et où François Mitterrand répond avec beaucoup de naturel et de décontraction. Au détour d’une question, il dit son amour pour l’Afrique :
« [L’Afrique noire] était, à l’époque, au lendemain de la guerre, très éloignée de nous. J’y suis allé pour la première fois en 1947. J’avais trente ans et une certaine fraîcheur d’impression. J’ai pénétré dans un monde qui m’a séduit et définitivement retenu. Un monde très divers. Et, dans cet énorme continent qui paraissait en sommeil, je crois avoir perçu les signes du réveil. »
Ainsi, pour qui veut comprendre la politique africaine de François Mitterrand et sortir des clichés grossiers sur son action à l’égard de ce continent, il paraît indispensable de se tourner vers cette période de sa vie où il le découvre et où, aussi, il découvre ses hommes. Cette véritable rencontre avec un peuple – des peuples – et une géographie le marque en effet définitivement. Il suffit de se reporter à ses discours pour s’en convaincre.
Il est une autre raison de s’interroger sur ce premier contact : François Mitterrand, sous la IVe République, a été un acteur des rapports entre la « métropole » et les futurs États indépendants. Il suffit pour s’en convaincre de rappeler qu’il fut plusieurs fois ministre – et notamment ministre de la France d’outre-mer – tout au long des années cinquante, au moment même où la décolonisation des territoires français d’Afrique s’amorce.
La question coloniale
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, toute l’Afrique au sud du Sahara – région sur laquelle François Mitterrand aura autorité en tant que ministre de la France d’outre-mer – fait partie du système colonial ; seuls le Liberia et l’Éthiopie échappent peu ou prou à la domination européenne. La carte « rose » des colonies françaises s’étend alors sur de vastes terres. Celles-ci sont administrativement divisées en deux blocs – l’Afrique occidentale française (AOF) et l’Afrique équatoriale française (AEF) -, auxquels s’ajoutent des territoires aux statuts variables, comme Madagascar, le Togo, etc.
Chacun de ces territoires appartient à ce que la Constitution de 1946 nomme l’Union française. La France n’a donc plus de colonies en tant que telles mais se trouve liée à des territoires d’outre-mer (TOM) au sein d’une sorte de fédération – la Constitution est peu claire sur ce point comme nous le verrons – où elle exerce son autorité. Ces territoires disposent de représentants à l’Assemblée nationale et leurs habitants sont désormais des « citoyens » de la République.
Ces récentes évolutions cachaient pourtant une autre réalité : le système colonial français restait largement figé à ce qu’il était dans l’entre-deuxguerres. D’où les émeutes que connut l’Afrique noire entre 1947 et 1949, et qui marquent le début de l’inéluctable marche vers l’indépendance.
Peu d’acteurs français de l’époque ont perçu ce qui était à l’oeuvre. Personne ne parlait d’indépendance. C’est même le contraire. L’ensemble du personnel politique de la jeune IVe République était tout entier acquis à la nécessité d’une présence française outremer. Tout militait d’ailleurs en ce sens : en plus des traditionnels avantages prêtés à la colonisation – débouchés économiques privilégiés, réservoir de maind’oeuvre, de troupes et de matières premières -, l’issue de la Seconde Guerre mondiale apparaissait comme une démonstration éclatante de la puissance des grands ensembles géographiques. Les États-Unis et l’Union soviétique – les véritables vainqueurs du conflit – n’étaient-ils pas deux de ces vastes ensembles ? Et puis, que serait-il advenu de la Résistance sans les terres coloniales ? N’est-ce pas de Londres, certes, mais surtout d’Alger que de Gaulle avait pu reconquérir la légitimité française ?
Bref, l’idée que la France ne pouvait se restreindre à la seule métropole, si elle souhaitait conserver sa puissance, était une idée largement répandue au sein du personnel politique de l’époque. Aucun parti politique n’évoquait d’ailleurs autre chose ; pas même le Parti communiste.
L’opinion publique française était elle-même acquise à cette idée, ayant de l’« aventure » coloniale une vision romantique – très éloignée de ce qu’elle est en réalité – où se mêlaient grands espaces, mythe du renouveau et de l’audace personnelle et attrait des cultures indigènes. Cet imaginaire métropolitain joua d’ailleurs un rôle non négligeable dans le débat politique. Du reste, à lire les pages que François Mitterrand consacre à l’Afrique, d’un surprenant lyrisme, on se rend compte que lui-même fut fasciné.
De ce que nous venons d’indiquer, il ne faudrait toutefois pas aboutir à un contresens. Si toute la classe politique française se prononce pour le « maintien », nombreux sont ceux pour qui le colonialisme de papa n’a plus lieu d’être. Là se situe la véritable fracture politique ; une fracture opposant ceux qui ne veulent rien changer pour conserver à ceux qui, au contraire, conscients de la réalité du terrain, veulent réformer pour ne pas perdre les territoires d’outre-mer. François Mitterrand se situe résolument dans ce camp-là.
Rue Oudinot : ministre de la France d’outre-mer
En juillet 1950, arrivant à la tête du ministère de la France d’outre-mer, le défi à relever est donc titanesque : en finir avec le système colonial et faire vivre l’Union française à l’heure de la République et de ses principes. Défi d’autant plus difficile à relever qu’au cours des mois précédents de nombreux troubles ont agité l’AOF et l’AEF. D’aucuns craignent – et dénoncent – la subversion communiste. Il faut donc à la fois réformer et maintenir l’ordre républicain. Le discours politique se doit d’être prudent.
Dès sa première intervention devant le Conseil de la République (l’actuel Sénat), François Mitterrand évoque ces problèmes. Il y indique très clairement la politique qui, à ses yeux, doit être celle de la métropole : il faut qu’en Afrique « les principes édictés par la Constitution soient reconnus par tous et qu’il ne soit pas question, à aucun moment, de les mettre en cause ». Une telle affirmation est évidemment à double sens : respecter la Constitution, c’est vouloir pérenniser les liens unissant les territoires d’outre-mer à l’Union française. Donc, condamner toute velléité d’indépendance. Mais cela signifie aussi que sur ces territoires, les lois de la République doivent s’appliquer à tous. Aussi, préciset- il, malgré les ambiguïtés de la Constitution sur ce point, que « quiconque, originaire d’un territoire, doit se trouver à égalité de possibilité avec un de ses frères d’un point quelconque d’un territoire ».
Bien entendu, cette égalité ne pouvait qu’être formelle entre des populations européennes et africaines que tout opposait. Sa posture politique s’accompagnait donc d’un ambitieux projet de développement économique : le développement économique devait régler les problèmes sociaux et, finalement, déboucher sur une solution politique.
Ministre de la France d’outre-mer, François Mitterrand ne va pas tarder à mettre en oeuvre son projet réformateur. Pendant les trois cent trente-six jours où il assume cette charge – gouvernement Pleven puis Queuille -, il lance de vastes projets qu’il n’hésite pas à lister lorsqu’on l’accuse d’immobilisme. Avec, notamment, l’aide de Georges Beauchamp, son directeur de cabinet, et de quelques autres collaborateurs – voire l’envoi de certains de ses proches en Afrique sur des projets spécifiques -, il cherche à donner un autre visage aux territoires d’outre-mer.
Ainsi, il fait revoir les statuts des fonctionnaires d’outre-mer et réorganise leur école de formation. Il réforme le statut des gouverneurs et gouverneurs généraux. Poursuivant l’abolition du travail forcé dans les TOM voté en 1946, il fait voter une loi y établissant un Code du travail. Il réorganise complètement la politique agricole des TOM, y renforce les moyens du Plan et fait aboutir ou étudier de nombreux projets industriels : lignes et centrales électriques, lignes téléphoniques, exploitations minières, programme routier, coupe du bois, récolte de cacao, production de textile, industrie d’emballages, métallurgie, etc. Il fait construire de nouveaux ponts, prolonge des axes routiers, revoit plusieurs plans directeurs de grandes villes et prépare la mise en place d’un nouveau Code de la route. Il fait rénover la signalisation des côtes, lance et poursuit de grands projets de construction dans les ports d’Afrique. Il fait notamment voter un budget spécial pour la rénovation du port d’Abidjan qui permettra d’en achever le percement. À Dakar et Konakry sont construits sous son impulsion des centres hospitaliers et des immeubles administratifs. Ici et là, il fait étendre les réseaux de transport d’eau potable. Il ouvre une liaison aérienne régulière entre la métropole et le Pacifique sud. Il fait ouvrir de nouvelles structures éducatives – telles que le lycée de Brazzaville. En plus du fonds d’investissement déjà existant pour les TOM, il fait adopter un fonds de compensation spécifiquement destiné aux TOM afin de faire face aux calamités naturelles telles que cyclones et inondations. Enfin, il prend plusieurs décisions d’ordre économique, comme la baisse du prix de la farine pour certaines catégories des populations d’outre-mer.
Le jeune avocat devenu député puis ministre n’oublie pas, bien entendu, la Justice. Il est intéressant de relever cette volonté telle qu’il l’exprime devant les parlementaires français : cherchant à établir une justice égale pour tous dans les TOM, il augmente le nombre des magistrats et des greffiers afin que ces derniers se substituent aux simples fonctionnaires des administrations locales qui, bien souvent, rendent la justice en dehors de toute procédure légale.
Quel avenir pour l’Union française ?
Ces ambitions réformatrices, nous l’avons indiqué, avaient un but : maintenir l’intégrité de l’Union française en réglant par le développement économique le problème politique posé par les indépendantistes. Une telle démarche était-elle suffisante pour faire face à ces désirs d’autonomie ? Il faut répondre par la négative, et François Mitterrand ne pouvait l’ignorer, comme il ne pouvait ignorer les limites de sa propre action. Aussi son discours et finalement son ambition sont-ils complétés, chez lui, par trois axes.
En premier lieu, on est étonné de le trouver aussi sensible aux arguments… des communistes ! Ceux-ci, au cours des débats parlementaires, lui font en effet valoir que ses efforts de réforme restent très insuffisants par rapport à ce qu’exigerait un véritable rattrapage des TOM. Ils insistent sur la contradiction majeure des gouvernements de l’époque qui consacrent des milliards à l’effort de guerre en Indochine en négligeant le développement civil. À la lecture des ouvrages que François Mitterrand consacre à l’outremer – Aux frontières de l’Union française, 1953 et Présence française et abandon, 1957 -, on constate que ce dernier partage largement cette analyse. Il y répond d’ailleurs en affirmant une ambition : « L’Afrique d’abord ». Il s’agit là du titre du premier chapitre de son livre de 1953. Contrairement à ce que certains auteurs ont pu laisser entendre, il ne s’agit pas, par cette affirmation, d’opposer la construction d’une France africaine à l’ambition européenne. Au contraire, François Mitterrand estime que l’un et l’autre projet ne peuvent que se compléter. Le sens véritable de cette « Afrique d’abord » est différent : à ses yeux, l’Union française passe en priorité par un axe Lille-Brazzaville et non Brest-Hanoi. Concrètement, cela signifie qu’il ne faut pas hésiter à sortir du conflit indochinois pour se consacrer pleinement au développement africain. Une position qu’il affirmera haut et fort dès la fin de 1952, ce qui lui vaudra de fortes critiques.
Priorité, donc, à l’Afrique ; celle-ci devant bénéficier de toute l’aide possible. Là encore, une question se pose : ceci serait-il suffisant pour assurer le maintien des TOM dans le cadre de l’Union française ? Évidemment non. L’illusion d’une Union française où s’appliquerait uniformément la Constitution était loin de dépendre des seuls facteurs économiques. Les « citoyens » de l’Union française relevaient d’ailleurs d’une citoyenneté hybride : les mêmes lois ne s’y appliquaient pas partout de la même façon ; le corps électoral restait divisé entre indigènes et citoyens de statut civil français ; le droit de vote des indigènes étant limité à quelques-uns. Etc. Bref, les quelques avancées de 1946 restaient à confirmer et lorsque François Mitterrand demandait l’application de la Constitution, il ne pouvait ignorer qu’elle limitait de fait l’égalité entre les hommes ; égalité qu’il réclamait par ailleurs. Ajoutons que, sur le plan institutionnel, l’Union française restait complètement dominée par la métropole. En effet, si la première disposait de sa propre Assemblée, distincte de l’Assemblée nationale, elle se trouvait composée pour moitié de représentants français et pour moitié seulement de représentants d’outre-mer, issus des assemblées territoriales. Surtout, ses décisions n’avaient que valeur consultative et, en définitive, seule l’Assemblée nationale décidait des lois de l’Union. Quant aux assemblées territoriales – qui n’étaient pas élues, comme on l’a rappelé, au suffrage universel -, elles n’avaient qu’un rôle consultatif auprès du gouverneur.
Là encore, il existait au sein du personnel politique de la IVe République une fracture. Pour les uns, après les réformes nécessaires, l’Union formerait une grande République indivisible de type jacobin : tous les peuples y seraient assimilés. Pour les seconds, l’avenir de l’Union française résidait plutôt dans une communauté très souple, conglomérat de « peuples frères » où chaque territoire disposerait d’une large autonomie tout en restant lié à la métropole par un système de type fédéral. La Constitution de 1946 n’avait d’ailleurs pas tranché entre ces deux voies. Dans son article 74, elle indiquait qu’à l’égard des TOM il faudrait « tenir compte de leurs intérêts propres dans l’ensemble des intérêts de la République ». Toute l’ambiguïté était là : qui devait adapter les intérêts propres du territoire avec ceux de la République lorsque ceux-ci étaient inconciliables.
Les écrits et prises de position de François Mitterrand ne laissent aucun doute sur son positionnement à l’égard de cette question. Il est acquis à l’idée d’une plus large autonomie. Il l’écrit d’ailleurs très clairement en 1953 et 1957 mais, surtout, il n’hésite pas à emprunter cette voie alors qu’il est ministre. Devant le Conseil de la République, il déclare ainsi qu’il faut désormais « que chacun des territoires prît conscience de lui-même ; que la métropole pût oublier quelquefois – et plus souvent en tout cas – de vieilles habitudes prises, trop souvent fâcheuses, dans une mauvaise compréhension d’intérêts qui sont les siens, mais qui ne sont pas identiques ». Pour cela, il fallait évidemment renforcer la démocratie interne et la représentativité locale des territoires d’outre-mer. Là encore, François Mitterrand engage plusieurs réformes. Par exemple, il fait rouvrir la réflexion sur les articles 72, 74 et 86 de la Constitution qui établissent les rapports entre la métropole et les TOM. Surtout, il fait adopter en mai 1951 une nouvelle loi électorale qui étend le droit de vote dans les TOM à de nouvelles catégories de population. Cette loi électorale préfigure en réalité celle de juin 1956 – la loi-cadre Defferre -, qu’il soutiendra entièrement, et qui instaurera le suffrage universel.
On sait aussi que François Mitterrand permit à Houphouët-Boigny et aux principaux leaders du RDA 1, le principal parti africain accomplissait ainsi un aggiornamento habile qui ouvrit la voie à une décolonisation sans heurts. Les deux articles que nous publions à la suite de celui-ci reviennent largement sur cette question. Précisons toutefois – car c’est une erreur souvent commise – que François Mitterrand n’est pas directement à l’origine de cette démarche. Vincent Auriol mais surtout René Pleven en sont les véritables instigateurs. Ce dernier, président du Conseil, étant d’ailleurs le seul à avoir l’autorité politique pour entamer une telle démarche. C’est ainsi que secrètement, pour éviter que ne se produisent en Afrique les mêmes engrenages qu’en Indochine, il prend contact avec le dirigeant du RDA. Une fois ce premier contact établi, François Mitterrand est mis dans la confidence et c’est à lui que revient le soin de nouer les contacts officiels… et aussi d’en assumer les risques politiques. Toujours est-il que le lien entre Houphouët-Boigny et François Mitterrand perdurera bien après son départ de la Rue Oudinot. L’UDSR devenant même pour le chef du RDA une tribune d’expression où il peut développer ses thèses, lors de dîners-conférences ou de rencontres politiques.
Reste un dernier axe des idées politiques qui détermine alors l’action de François Mitterrand et qui vient, d’une certaine façon, couvrir l’ensemble. L’Union française réformée est selon lui l’unique moyen pour éviter aux peuples africains les affres du nationalisme. C’est là une idée qu’il exprime à plusieurs reprises. Face aux aspirations d’indépendance qu’il perçoit et dont il reconnaît publiquement le caractère par certains côtés « admirable », il oppose cependant l’« archaïsme » et surtout le danger du nationalisme. À le lire, on se rend compte que l’Union française n’est pas, à ses yeux, qu’une entreprise pour la République, mais surtout une forme nouvelle de relations entre les peuples à inventer. L’idée de communauté est d’ailleurs très présente à ses yeux et souvent rappelée. Au fond, les nations, en tant qu’entités politiques se suffisant à elles-mêmes, lui paraissent déjà condamnées par l’histoire : « Les nationalismes qui furent pendant un siècle et demi le moyen d’expression des collectivités publiques ne représentent plus de réalité au moment même où ces nationalismes deviennent nuisibles aux collectivités qu’ils prétendent représenter. » Préserver les peuples tout en dépassant le cadre étroit des nations, cette idée n’abandonnera plus François Mitterrand.
En guise de conclusion, nous souhaitons poser une question : croyait-il sa politique de développement économique et politique réalisable ? Au début des années cinquante, cela ne fait aucun doute. L’idée que le fardeau des territoires d’outre-mer est trop important pour la République reste d’ailleurs très minoritaire. Sur ce point, l’histoire lui a donné tort. Elle lui a donné tort car il existait une attente trop différente entre, d’une part, le réformisme généreux d’une certaine élite politique française – François Mitterrand est loin d’être un cas unique en son genre – et, d’autre part, la réalité vécue par des peuples toujours soumis au système colonial. À bien des égards, les réformes entreprises par la IVe République restaient en-deçà des enjeux réels. Cet écart aboutira finalement à la disparition de ce régime politique.
Dans Ma part de vérité, François Mitterrand revient sur cette période et se livre à une forme d’autocritique. Laissons-lui le mot de la fin : « J’avais cru que la société coloniale pourrait se transformer autrement que par la violence. À l’expérience, j’ai compris qu’elle était, en soi, la violence, que la violence la gouvernait, que la violence lui répondait, et que pour sortir du cycle de la violence il fallait sortir de la société coloniale, qu’il n’y avait pas de solution moyenne. […] J’avais conçu l’espoir ou plutôt l’illusion de convaincre [les colons] qu’il était de leur intérêt à m’aider à renverser la politique traditionnelle. […] Mais chaque fois que j’ai dû agir, décider, entreprendre, d’instinct ils ont fait bloc contre toute forme d’émancipation, ils ont dit non, de peur de s’y noyer, ils n’ont pas consenti à remplir un dé à coudre de justice. »