Nous nous souvenons tous de Michel Charasse sur le parvis de l’église de Jarnac avec Baltique, lors de la cérémonie d’adieu au Président de la République.
J’aime à me rappeler quant à moi un autre rituel pratiqué par Michel les 8 janvier de chaque année.
Je recevais fin décembre un coup de téléphone de Michel me demandant de venir le chercher en gare d’Angoulême, le matin du 8 janvier, pour venir se recueillir devant la tombe du Président. Il souhaitait, autant que possible, éviter la traditionnelle procession des officiels et des différentes personnalités politiques.
L’émotion discrète de Michel ne se partageait pas. C’était pour lui, je crois, une façon d’exprimer et de garder un lien personnel avec François Mitterrand. Et quand il se retrouvait au milieu des sympathisants il faisait contre mauvaise fortune bon cœur tout en se cachant derrière son humour légendaire.
Ce type de comportement me faisait également penser à l’engagement et à l’investissement que certains autres anciens ministres avaient pris pour prendre en main la destinée de la maison natale.
François Mitterrand avait su créer, au-delà des aventures politiques, une forme d’attachement avec les uns et les autres que l’on ne retrouve certainement plus aujourd’hui.
Je crois que Michel Charasse en était l’exemple même.