Lors des élections de 1981, François Mitterrand avait beaucoup insisté auprès des élus locaux pour qu’ils se préparent à discuter de nouvelles lois concernant l’administration de la République. Cela faisait partie des grands projets de son septennat. Ce qui aurait pu n’être qu’une réforme parmi tant d’autres s’est révélé être, au final, une véritable révolution.
Le système napoléonien, confirmé par la Troisième République, faisait des
préfets, ce que certains ont osé appeler, des « gardes-chiourmes » de la
République alors qu’ils en étaient les principaux serviteurs.
Les difficultés rencontrées, par les élus, pour faire aboutir la plupart de
leurs initiatives rendaient leur fonction de plus en plus inadaptée à l’époque.
Vivant cette situation au quotidien, Gaston Defferre l’avait compris et les
députés qui participaient à l’élaboration de la loi ressentaient un vif désir de
mettre un terme à ces abus. Il fallait aussi faire entrer dans les faits l’idée
qu’une plus grande liberté allait s’allier à une plus grande responsabilité, que
l’une ne pouvait aller sans l’autre. C’est ce principe qui inspirait
principalement ces grandes lois de décentralisation.
La Droite nous reprochait de défaire deux siècles d’histoire mais en même
temps d’oser mettre en place une réforme qu’elle avait tout de même tenté
d’aborder, mais bien timidement.
Elle proposait bien peu, comparé aux grandes lois de décentralisation qui
allaient donner enfin un réel pouvoir à l’élu. A dater de là, le maire n’était
plus seulement le représentant de l’Etat dans sa commune, mais aussi l’élu
porteur des desiderata de ses concitoyens et totalement responsable devant eux.