Pour tous les Français, mais pour nous, à l’Institut, plus particulièrement, la situation est nouvelle depuis le 6 mai 2012. François Mitterrand n’est plus le seul président socialiste élu président de la République. D’ailleurs, François Hollande l’avait dit à Jarnac, le 9 janvier, avec espoir et en souriant : « Je ne voudrais pas le laisser seul dans cette situation ! ».
François Hollande a réussi. Il a été élu avec 51.6% des voix, et le parti socialiste a obtenu en juin la majorité absolue à lui seul aux élections législatives. Nous nous réjouissons de cette situation et de l’espoir qu’elle fait renaitre, tout en mesurant les très lourdes responsabilités politiques qu’elle entraîne pour le président et son gouvernement dans la situation actuelle, si dégradée, si grave, que chacun a à l’esprit.
Il y a eu dans l’air, en mai 2012, un agréable parfum de mai 1981, même si ce n’était pas un début – inimitable – mais un recommencement. Plusieurs de nos articles s’intéressent à ce parallèle. Mais les différences sont là : le monde a changé, il a même été bouleversé. L’économie mondiale de marché est là, sauvage, financièrement hypertrophiée, qu’il faut re-réguler. L’Europe n’est pas une merveilleuse idée d’avenir en panne, comme en 1981, mais une réalité concrète écartelée entre urgence et vision à long terme, besoin de solidarité accrue et exigence de contrôle mutuel renforcé, tandis que s’impose de plus en plus, au sein de la zone euro, l’exercice en commun de la souveraineté (et non l’abandon de souveraineté), compliqué mais indispensable. Les conditions d’exercice de la politique et le travail de l’exécutif ne sont plus les mêmes non plus.
Nous savons que le président Hollande aura à faire des choix difficiles, mais nécessaires pour l’avenir de notre pays, et nous lui apportons notre confiance.
En ce qui nous concerne, à l’IFM, nous allons continuer notre travail. Mémoire, analyses, et recueil de témoignages sur la personne et l’action de François Mitterrand – ce numéro en est riche. Réflexion toujours renouvelée sur les grandes décisions structurantes de sa présidence (par exemple : Maastricht). Publication de la lettre. Participation à des colloques. Prix de l’Institut. Préparation de la publication des œuvres complètes de François Mitterrand. Gestion de la maison de Jarnac et les archives.
p.s : Nous félicitons bien sûr Dominique Bertinotti pour sa nomination comme ministre déléguée en charge de la Famille ainsi que Laurent Fabius entré pour sa part au Quai d’Orsay. Cette fonction l’amenant à de nombreux voyages à l’étranger, il a souhaité quitter notre conseil d’administration. Nous leur adressons nos vœux de pleine réussite dans l’exercice de leurs responsabilités.